"Le côté obscur du capital érotique" dans les Journées "Corps, travail, genre"
Cette semaine José Luis Moreno reste à Paris où il a fait la préséntation des Journées d’étude “Corps,
travail & Genre” avec une conférence sur Le côté obscur du capital érotique. Capitalisation du corps et troubles alimentaires. Le thème de la
conférence est le même que celui de son prochain ouvrage à paraître chez Akal,
2016. Voici le programme détaillé des journées.
Qu’il
soit biologique ou social, physique ou politique, réel ou fantasmé, le
mot de « corps » est polysémique. Il renvoie à de nombreux domaines de
recherches comme la science, l’histoire, la sociologie ou encore la
philosophie.
Corps
sublimés, corps blessés, corps niés ou corps remaniés, nous ne pouvons
réfuter l’importance des pratiques corporelles dans l’analyse du
travail. Le corps utilisé comme « outil » n’échappe pas à une
construction symbolique ou culturelle conduisant et dirigeant l’action.
Les discours biologisants ont relayé une certaine idée des corps
masculins et féminin qui n’est pas sans lien avec la construction des
rapports sociaux de sexe, allant à l’encontre d’une illusion de
libération des contraintes à l’oeuvre. Aujourd’hui encore, on questionne
la libération du corps des femmes à travers le voile ou l’IVG alors que
le corps des hommes n’en est pas moins soumis à un idéal de masculinité
virile.
Mais au-delà
de leur matérialité, les corps féminins et masculins ont une histoire :
ils sont liés à des enjeux politiques, économiques et sociaux qui nous
obligent à penser la dimension du genre dans l’analyse du corps au
travail et du travail du corps. Celui-ci n’échappe pas à des formes
d’intériorisation des normes sociales liées, entre autres, au genre.
Quel
est le traitement réservé au corps par le travail ? Comment celui-ci
s’adapte-t-il aux contraintes sociales ou aux contraintes de genre qui
lui sont associées ?
Lors de
cette journée d’étude, les intervenants sont invités à enrichir le débat
en croisant à la fois la question des corps, du genre et du travail.
Si
beaucoup de travaux ont pu se pencher sur le corps féminin au travail
(la manière dont il est façonné, utilisé, abîmé), il est également
intéressant de s’interroger sur le corps masculin au prisme des
injonctions à la virilité : conduite de dépense, importance de la force,
etc. seront autant de pistes de réflexions développées. Les
interventions seront étendues aux croisements classe, race et genre.
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