Monday, October 27, 2014

Publicación del volumen "Sexualités Occidentales", coordinado por Jean-Louis Guereña, con contribuciones de Geoffroy Huard y Francisco Vázquez

Acaba de ver la luz, en las Presses Universitaires François Rabelais, de la Universidad de Tours, el volumen colectivo, coordinado por Jean-Louis Guereña y titulado Sexualités Occidentales, XVIIIe-XIX siècles. El libro incluye un total de 22 trabajos realizados por investigadores de diferentes países. Aunque la mayoría de las colaboraciones conciernen a la historia cultural de la sexualidad en la España contemporánea, se incluyen también intervenciones sobre Francia, Argentina, Gran Bretaña y Alemania en la misma época. El volumen está dividido en cuatro amplias secciones: 1. "L'identité sexuelle en question: normes de la masculinité et de la féminité"; 2. "Les territoires des homosexualités et des amours interdits"; 3. "Le sexe par l'écrit et l'image: sexologie, érotisme et pornographie" y 4. "Le sexe de l'autre: race et sexe"

En la obra se incluyen dos trabajos realizados por compañeros del grupo HUM-536. Ambos se insertan en el apartado sobre "homosexualidades": Geoffroy Huard: "Les homosexuels à Barcelone sous le franquisme. Invisibilité et pérsecution avant la libération?" (pp. 199-221) y Francisco Vázquez García: "Homosexualité et crise de 1898 en Espagne: l'invention de Cadix comme la 'Sodome' moderne" (pp. 151-180). Se recoge, debajo, la parte introductoria de este capítulo:

"Cette recherche porte sur un épisode que l'on peut qualifier de «scandaleux». Le 17 octobre 1898, le Gouverneur Civil de Cadix, Pascual Ribot y Pellicer, a été accusé publiquement dans un journal madrilène d’être l’organisateur de la prostitution masculine dans la capitale, d’empocher à ce titre la contribution commerciale correspondante et d’avoir établi le livret sanitaire. Nous mettrons en lumière dans cette étude les différents aspects de cette affaire, d’apparence anodine, mais qui finit par déclencher une crise de gouvernement que même la perte de Cuba, de Puerto Rico et des Philippines n’avait pas provoqué.
            Après avoir décrit fidèlement les faits, nous analyserons donc la manière dont cet événement révèle et questionne les institutions du genre et de la sexualité, en fonctionnant comme un signe qui opère à trois niveaux différents: un premier plan de la dénotation, en tant qu’indice d’une sous-culture homosexuelle présente dans les villes espagnoles de la fin du XIXe et du début du XXe siècle; un second plan, celui de la connotation, de sorte que le fait divers sert à transformer la transgression des frontières du genre et de la norme hétérosexuelle en une métaphore de la décadence nationale. Enfin, il existe un troisième niveau que l’on pourrait qualifier de mnémonique, puisque l’événement finit par établir une association durable, ancrée dans la mémoire collective, entre une ville et une culture sexuelle et de genre.
            Notre travail s’intéresse donc à la relation du genre et de la sexualité avec l’espace, avec la scène physique et sociale de la ville, et avec les modes d’occupation de cette scène par une minorité stigmatisée et persécutée. Il s’agit également d’étudier la relation entre genre, sexualité et territoires imaginaires de la nation en danger, et d’une ville devenue le symbole espagnol de l’homosexualité et de l’efféminement. Nous aborderons également ces institutions du genre et de la sexualité dans leur dimension temporelle: d’une part les rythmes relativement courts d’une sous-culture homosexuelle fort différente de celles qui nous sont aujourd’hui devenues familières, ou d’une association entre sexe et identité nationale de plus en plus désuète, et d’autre part la gestation d’une mémoire collective qui, née de cet événement fondateur qui octroie à Cadix une valeur symbolique concrète, perdure encore aujourd’hui.
            L’épisode en question a fait l’objet de peu d'intérêt de la part des historiens de cette période, aveuglés qu'ils sont par les implications du «Désastre» de 1898 sur la vie politique de la Restauration; mais il n’a pas non plus éveillé l’attention des historiens de la sexualité. Si l’on s’intéresse, par exemple, aux biographies de parents ou proches de Ribot publiées jusqu’ici, comme par exemple celles relatives à ses beau-frères Antonio Maura et Germán Gamazo  [1], l’épisode en question n’est mentionné qu’en passant, au sujet des raisons de la démission de Gamazo comme ministre du Développement (Fomento). De même, González de Pablo, dans un article traitant des réformes éducatives introduites par cet homme politique, se contente de faire une allusion rapide au scandale [2], et nous avons nous-même traité l’événement de manière ponctuelle dans certains travaux [3]. La biographie récente de Germán Gamazo, réalisée par Esther Calzada del Amo [4], apporte toutefois des informations très intéressantes, tirées en partie du roman historique de Cristóbal de Castro [5], mais un travail réalisé depuis l’optique de l’histoire culturelle de la sexualité fait encore défaut.
            Nous souhaitons donc proposer ici une exploration plus approfondie du sujet, en utilisant abondamment les journaux et hebdomadaires de diverses tendances, qui ont traité de cette affaire aussi bien dans les pages d’information générale que dans des articles d’opinion, et en recourant également aux témoignages de caractère festif et populaire (épigrammes, chansons de carnaval, dessins et caricatures suggestives), sans oublier toutefois les références plus ou moins directes à cette affaire faites par la police, les médecins et les essayistes qui ont écrit au sujet du «Désastre». De cette manière, nous espérons esquisser un tableau qui rende compte des faits gaditans et les replacent dans cette triple échelle de dénotation, connotation et mémoire que nous définissions plus haut."


[1]          Rafael PÉREZ DELGADO, Antonio Maura, Madrid, Ediciones Giner, 1974, pp. 467-469; Javier TUSELL, Antonio Maura, Madrid, Alianza Editorial, 1994, p. 47; Cristóbal ROBLES MUÑOZ, Antonio Maura. Un político liberal, Madrid, C.S.I.C., 1995, p. 74; Mª Jesús GONZÁLEZ HERNÁNDEZ, El universo conservador de Antonio Maura. Biografía y proyecto de Estado, Madrid, Biblioteca Nueva, 1997, p. 28; Francisco DE LLANOS Y TORRIGLIA, Germán Gamazo. El sobrio castellano, Madrid, Espasa Calpe, 1942, p. 204.
[2]          Ángel GONZÁLEZ DE PABLO, “El Jordán que ha de purificarnos: la reforma educativa de Germán Gamazo”, Asclepio, vol. 51-n° 2, 1999, pp. 201-202.
[3]          Andrés MORENO MENGÍBAR et Francisco VÁZQUEZ GARCÍA, Crónica de una marginación. Historia de la prostitución en Andalucía (siglos XII-XX), Cádiz, BAAL Editores, 1999, pp. 177-178; Francisco VÁZQUEZ GARCÍA, “El discurso médico y la invención del homosexual (España 1840-1915)”, Asclepio, vol. 52-n° 2, 2001, p. 156; Andrés MORENO MENGÍBAR et Francisco VÁZQUEZ GARCÍA, Historia de la prostitución en Andalucía (siglos XII-XX), Sevilla, Fundación José Manuel Lara, 2003, pp. 220-221; Francisco VÁZQUEZ GARCÍA et Richard CLEMINSON, "El nacimiento del invertido criminal en la España Contemporánea (1850-1931)", in Arte y crimen. Amores, pasiones, creación y destrucción, Cádiz, Diputación de Cádiz, 2008, p. 42;  Francisco VÁZQUEZ GARCÍA et Richard CLEMINSON, Los Invisibles. Una historia de la homosexualidad masculina en Europa 1850-1939, Granada, Comares, 2011, p. 195.
[4]          Esther CALZADA DEL AMO,  Germán Gamazo. Poder político y redes sociales en la Restauración (1840-1901), Madrid, Marcial Pons, 2011, pp. 279-280 et 313.
[5]            Cristóbal DE CASTRO (Éd.), Tempestad sobre un trono (de la Regencia a la República). Novela histórica, t. I, Madrid, Editorial Castro, s.d. [c. 1932], pp. 615-617. L’œuvre en question, qui mélange les éléments historiques à de la fiction, est dirigée par Cristóbal de Castro, mais y ont également participé Dionisio Pérez, Pedro de Répide, Luis de Oteyza et Diego San José. Cristóbal de Castro (1874-1953) était un écrivain et un journaliste bien informé; il collabora dès la fin du XIXe siècle à divers journaux, tels que La Correspondencia de España, La Época, El Liberal ou le Heraldo de Madrid, de sorte qu’il a sans doute été au courant, à l’époque, des faits impliqués dans le scandale de Cadix (Voir Claire-Nicolle ROBIN, “Cristóbal de Castro y Rusia 1904-1905”, Cahiers de Civilisation Espagnole Contemporaine [en ligne], n° 5, 2009).  


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